ENSEIGNEMENT DU SAMEDI 12/4/2014
- associationtaiyang
- 12 avr. 2014
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Nous allons revenir sur cette attention que vous pouvez avoir sur votre esprit, quelles sont les étapes à respecter pour ne pas être envahi de façon passive et inconsciente. On définit 7 étapes progressives qui peuvent se rejoindre par moment.
1.LE NON-JUGEMENT : en vous observant vous verrez que quelques soient les situations à vivre nous avons un jugement rapide qui apparaît sous deux possibilités « j’aime ou je n’aime pas », cela va très vite. Je fixe un jugement de valeur sur la personne ou sur des situations, sur des moments de la vie. Ce jugement est lié à une partie de notre cerveau qui nous donne des informations sur les dangers potentiels et les peurs. Cette partie du cerveau intervient de manière prioritaire. Même si on n’a pas besoin de jugement pour cette situation, il y en a un qui va quand même apparaître et on va se positionner par rapport à cette information. On va se rendre compte qu’il est très difficile de ne pas être conditionné par ces peurs inconscientes. La partie consciente est celle qui va observer qu’on a tendance à juger trop rapidement les situations, alors on commence à faire ce travail d’attention, ce qu’on appelle la pleine conscience, c'est-à-dire : observer votre esprit, voir comment il va fonctionner et éventuellement ne pas l’écouter, ne pas le laisser décider à votre place.
2.LA PATIENCE : qui nous manque beaucoup dans notre société. Nous voulons tout, immédiatement, et si possible sans effort, nous sommes toujours pressés, je ne sais pas pourquoi mais c’est ainsi, les occidentaux aiment courir dans la nature, sur un tapis... Chez nous on court toute la vie, jusqu’à ce que la mort nous arrête. Il suffit de vous observer au volant et de voir quand le feu est un peu long, quand il y a des travaux, votre réaction à ce moment est liée au fait que vous êtes toujours pressés. Dès qu’il y a obstacle, on déclenche des réactions automatiques dans notre esprit sous forme de réflexions « il y a toujours des travaux, pourquoi les faire en été, c, c’est pire… ». A priori on n’est pas gêné plus que cela, on se rend d’un point A à un point B, même si on a un peu de retard ce n’est pas si grave. Notre esprit a grossi énormément le sentiment de malaise et de stress. Cela n’a plus de sens, on fait toujours tout à fond et lorsque quelque chose nous impose de ralentir on n’est pas content, on n’arrive pas à apprécier, à prendre le temps, à se dire que c’est bien de ralentir un peu, d’observer, d’écouter. La patience nous mène à beaucoup de choses notamment quand on se met en colère trop rapidement. Si on réagit à toutes les situations qui nous dérangent, on en revient au jugement « j’aime ou je n’aime pas », si j’aime j’ai envie de garder, de faire durer, si je n’aime pas j’ai envie de rejeter, de repousser et éventuellement de me mettre en colère pour arrêter cette situation, un peu de patience va nous permettre de peut-être comprendre le point de vue de l’autre. On pourra éviter de dire des choses désagréables qui pourraient avoir des conséquences que je ne pourrais pas maîtriser, la phrase de trop, le mot de trop, comme cette personne qui s’est disputée de façon définitive avec sa famille pour un tuyau d’arrosage. Il essaye de comprendre comment faire pour pardonner. C’est très difficile de pardonner mais ce qu’on vit sans le faire, c'est aussi très difficile aussi, alors à nous de choisir.
3.GARDER EN SOI L’ESPRIT DU DÉBUTANT : c’est un enseignement que l’on a aussi dans les arts martiaux, la ceinture noire devrait logiquement être reçue comme l’étape du débutant, on apprend les bases et si on arrive jusqu’au bout , on recevra cette ceinture. Alors seulement, on aura accès à des enseignements plus poussés. Ensuite, si vous pratiquez toute votre vie on vous redonnera une ceinture blanche, qui signifie: " garde toujours à l’esprit le débutant que tu as été pour rester ouvert à tous". Nous avons souvent tendance à pratiquer la technique de la tasse pleine, c'est-à-dire lorsqu’une tasse est pleine il est impossible de la remplir à nouveau sans la vider d'abord. Un étudiant en philosophie rencontre un maître asiatique auquel il pose beaucoup de questions. Ce maître répond à la première question, et l’élève dit, oui j’ai déjà étudié ce point, il y a de nombreux philosophes qui en ont parlé… même chose pour la deuxième question..., le maître prend la théière verse le thé dans la tasse sans s’arrêter jusqu'à ce qu'elle déborde.
L’élève, surpris, lui demande ce qu’il fait, alors le maître lui réponds: « comment veux-tu remplir à nouveau une tasse si tu ne la vides pas avant, c’est impossible." Il faut pouvoir repartir tout le temps à zéro. Nous avons certaines connaissances, certaines illusions de connaissances, des enseignements que nous ne possédons que de façon intellectuelle, sans pratique, sans expérimentations et que nous considérons comme des acquis. A partir de cela dès que nous entendons quelque chose de similaire, nous mettons en avant cette espèce de paravent : j’ai déjà fait cela, je connais… Je connais beaucoup d’enseignants qui n’ont pas la pratique de ce qu’ils enseignent, pourtant, sur le plan théorique c’est parfait. C’est une ignorance fondamentale qui nous empêche d’être sensible par l’expérience, ce qui est irremplaçable. Tout ce que vous n’avez pas expérimentez ne vous appartient pas. Beaucoup ont fait toutes sortes de techniques, sophrologie, "somatologie"… mais qui a pratiqué pendant 10 , 20, 30 ou 40 ans la même chose et qui ont accumulés toutes ces années d’expériences? Tous les maîtres que j’ai eu, n’ont jamais pratiqué 10 000 choses en même temps, mais une seule durant toute leur vie. J’ai connu un spécialiste des bonsaïs, il était exceptionnel, les magasins de bonsaïs, lui amenaient les arbres malades, voire presque morts et il les sauvait tous. Il avait la maîtrise et c’est précieux. Il leur parlait, il avait une façon d’être avec ces plantes qui était vraiment inspirante, c’était passionnant.
Depuis l'enfance il s'occupait des plantes. Comme lui, n' allez dans trop de directions, car tout restera superficiel. C’est quand les vrais problèmes essentiels arrivent dans notre vie qu’on va savoir de quels outils on dispose vraiment pour ne pas s'effondrer. L'accident brutal de quelqu’un que vous aimez, perte d’emploi, décès, dans ces situations difficiles on va se voir soi-même. Vais-je pouvoir faire face, où vais je m'écrouler? Est-ce que je parviens à utiliser, mes connaissances, mes analyses, et ma pratique de la méditation. Quand vous apprenez à conduire, on va vous expliquer les situations difficiles comme l’aquaplaning par exemple, c’est une couche d’eau qui se glisse sous vos pneus et vous perdez l’adhérence, solution : relâcher l’accélérateur, anti-solution : freiner parce que cela ne va pas régler votre problème et vous allez déraper.
Quand on vous l’apprend c’est théorique, vous ne l’avez jamais expérimenté mais vous savez, vous l’avez mis quelque part dans votre esprit. Quand cela arrivera, il n’y aura plus qu’à mettre en pratique.
La réalité des choses est que nous apprenons tout ainsi. Pourtant en ce qui concerne l'esprit, nous avons du mal à pratiquer avec rigueur et détermination ce type d’apprentissage. On courre tout le temps, donc on n’a pas le temps de s’arrêter pour s'occuper de son esprit. Quand les problèmes arrivent, on va chercher les solutions à l'extérieur. C'est dommage, car dans beaucoup de cas nous sommes capables de les résoudre nous-mêmes, il est tellement plus précieux d’avoir en soi les solutions. Si vous partez faire le tour du monde en voiture sans aucune connaissance en mécanique, les choses vont rapidement se compliquer. Si vous cherchez des solutions quand il y a la panne cela risque d’être très long, vous ne connaissez pas, alors, vous allez ouvrir le moteur et vous retrouvez face à une masse pleine de vis et de boulons, sur quoi intervenir ? il vous faut connaitre, apprendre, expérimenter et là tout devient possible, rien qu’au bruit vous allez savoir d’où vient le problème.
Mon père était un spécialiste de la mécanique avion, immédiatement il savait et donnait les mots techniques, et ce dans tous les domaines mécaniques, on sent qu’il y a une grande expérience acquise qui s’applique à toutes situations, même celles qu’il ne connait pas parce qu’un moteur reste un moteur, on arrive toujours à s’y retrouver et cela est précieux. Pour notre esprit on peut faire exactement la même chose mais de façon systématique avec une certaine méthodologie, sinon on va acquérir des informations dans toutes les directions et quand les problèmes arriveront, on ne saura jamais pas comment faire.
4. LA CONFIANCE : c’est aussi une partie qui nous manque beaucoup parce que fasse à la difficulté nous avons tout un processus mental qui nous amène à avoir le sentiment que nous ne sommes pas capables.
Cette notion est importante, une épreuve dans la vie est souvent vécue comme un échec et va souvent engendrer de la culpabilité. Exemple: ce matin mon fils me propose d’aller faire du vélo ensemble, mais j’ai beaucoup d’autres choses à faire aujourd’hui et donc, ne suis pas disponible pour cette ballade. Il est parti en faire tout seul, il devait rentrer vers 12h. A 12h45 il n’était toujours pas là, mon épouse commence à cogiter, qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? il est parti sans son portable, … là, on franchit un pas de plus dans l’anxiété, il ne peut pas nous appeler, s'il a un accident je ne peux pas le savoir. Pourquoi tu n’es pas parti avec lui ? vous voyez la culpabilité apparaître, si tu étais parti avec lui il n’aurait pas eu un accident, sur ce mon fils rentre, ah !! il n’a pas eu l’accident. Et voilà, tout va vite et si…et si… et si, dès qu’il arrive quelque chose, on a envie de transformer la situation pour pouvoir dire, si tu avais fait cela rien ne serait arrivé, comment faire ? il faut qu’on m’explique, faut-il attacher les gens, tenir attacher à nous tous ceux qu’on aime pour les surveiller en permanence?
Je n’ai pas de solution, on est bien obligé d’aller tous vivre ce que nous avons à vivre, ce que la vie nous réserve, il va falloir le prendre comme ça vient. Quand j’ai envoyé mon filleul en voyage scolaire en bus à Strasbourg, une dame à côté de moi laissait son fils et quand elle a vu le bus partir, elle était désespérée et a dit : "que vont-ils faire à mon fils?", je lui dis « c’est formidable il va découvrir de nouvelles choses, passer du temps avec ses copains », elle me répond sèchement "mais je suis très heureuse" ... Dans toutes les situations, on n’a pas de confiance, on est malheureux on ne sait pas pourquoi, à priori il n’y a pas de raisons, d’un autre côté elle se sent agressée parce que je lui ai donné une autre version des choses, l'inquiétude fait qu' elle se met en colère. On ne sait pas gérer, on est tout le temps à l’envers de ce qu’il faudrait. Je ne voulais pas lui dire moi je suis content et toi tu es malheureuse, juste l'aider à se libérer. Apprécier pour l’autre, être content pour l’autre, au lieu de voir par rapport à son propre esprit. C’est le fonctionnement du cerveau, qui amène des sources anxiogènes, qui donne l’impression que la situation comporte beaucoup de risques. On se met soi-même des informations dans le cerveau qui n’existent pas, il n’y a aucun rapport logique entre nos propos, nos pensées, et la réalité. Pourtant on fonctionne ainsi en toute inconsciente pendant une vie complète. A nous de faire confiance à des connaissances justes et éprouvées , afin de voir les choses telles qu’elles sont plutôt que de vouloir les transformer pour qu’elles deviennent conforme à nos peurs.
5.LE NON-EFFORT : nous sommes très liés au « faire »,depuis que nous sommes enfant, on nous a toujours demandé de faire beaucoup de choses à la maison, à l'école aussi, il faut faire plaisir aux autres, il faut faire ses devoirs… dans la vie tout ce qui est utile, c’est l’action, or il se trouve que lorsque je vous propose de méditer je vous demande de NE PAS FAIRE. Le non faire, éviter de vouloir tout le temps obtenir quelque chose, ce qui est très lié à faire, je veux obtenir de bons résultats, je veux être aimé, avoir des bonnes notes, on nous a bien mis la pression à ce niveau-là. On ne m’a jamais demandé, quand j’étais enfant, si j’étais heureux. On m'a toujours demandé si j'avais de bonnes notes en classe. Nous sommes représentés par des notes. C’est dommage, essayer de s’intéresser au bonheur, à l’équilibre d’un enfant me semble plus indispensable que ses résultats scolaires qui fluctuent. Savoir s’ il va trouver en lui les moyens de s’adapter à différentes situations, découvrir ses passions, ses centres d'intérêts. La vie d’aujourd’hui est différente, avant on faisait des études bien orientées, ensuite on avait un métier dans lequel on faisait carrière. Maintenant ce n’est plus le même contexte, il faut s’adapter, savoir tout lâcher d’un coup, être flexible, redémarrer sa vie à 50 ans, trouver d’autres solutions, faire autrement, si on vous a apporté cette faculté d'adaptation, quand vous étiez jeune, c’est un atout considérable.
Il est important de ne pas vouloir tout obtenir mais savoir s’arrêter, observer, vivre en harmonie avec ce qui nous entoure, savoir ressentir les autres, tout cela c’est du non obtenir, juste développer de la sensation.
6.L’ACCEPTATION : signifie que je vais déjà essayer de m’accepter tel que je suis, de ne pas avoir ce sentiment de dépréciation qui fait que les gens se disent : « mais moi je n’y arrive pas », « pour moi c’est trop difficile », « dans cette situation je n’ai plus de solutions»… comme si on ne s’acceptait pas soi-même parce qu’on se sent incomplet. Aujourd'hui on recherche le psy ou le coach qui va nous apporter toutes les solutions et nous donner tout ce qui nous manque. Je ne suis pas certain que nous soyons toujours si incapables. J’ai plus l’impression que l’on ne sait pas où trouver les solutions. Il va falloir prendre le temps d’aller les chercher, ce qui peut nous amener à réaliser, que nous avons les moyens de régler une grande partie de nos difficultés, sans aller toujours courir à l’extérieur. L’acceptation c’est aussi accepter l’instant tel qu’il est, ce n’est pas toujours facile, on a tendance à courir après ce qu’il nous manque, si j’avais cela ce serait le bonheur, ou bien une partie du bonheur que nous avions est déjà parti, disparu et je suis toujours balancé entre le passé et le futur. Si je pouvais avoir ce que j’ai perdu ce serait formidable, si je pouvais obtenir ce que je n’ai pas ce serait formidable. Dans l’instant présent, cela ne va jamais.
Nous pouvons parfois apprécier des choses que nous n’avons plus et que nous n’avons jamais appréciées quand nous les avions, par exemple : vous n’avez pas mal au dos, tout va bien, vous ne vous en rendez pas compte, vous n’êtes pas ravi tous les jours en vous réveillant de ne pas avoir ce genre de douleurs, c’est normal, puis un jour vous souffrez de lombalgie, sciatique… très douloureux 24h /24, alors on se dit que si on pouvait supprimer cette douleur, ce serait le bonheur absolu. Mais vous l’aviez avant le bonheur absolu, pourquoi l’ignorions-nous. Puis, souvent, heureusement on guérit, et après 3 ou 4 mois la personne revient en disant : "j’en ai marre... ", « est ce que vous avez toujours mal au dos ? » non !!! et bien alors le bonheur absolu qu’est-ce que vous en avez fait, en quelques mois, vous l’avez déjà jeté? On passe à côté de sources de contentement, parce qu’on ne prend pas en considération le fait que les choses sont impermanentes . Prenez le temps d' apprécier tout ce que vous avez, plutôt que de regretter ce que vous n'avez plus, ou qui vous manque. Tous les lundis matin, nous nous retrouvons depuis plus de 10 ans avec Fu yang. C’est pour nous deux un vrai moment de partage fort et puissant, car nous avons conscience tous les deux, qu’un jour cela va s’arrêter, à tel point que nous ne pouvons pas passer à côté d’une seule miette de ces moments-là. C’est cela, la pleine conscience, ne pas gâcher un seul moment. Avoir apprécié pleinement, quel bonheur. Aucun regret, tout a été accompli, comme disait Jésus, on a fait tout ce qu’il fallait, comme il fallait, quand il fallait, c’est formidable et possible.
7.LE LÂCHER PRISE : voici un exemple amusant, en Inde ils ont trouvé un système pour attraper les singes. Dans certaines régions, ils sont très nombreux, envahissants, voleurs et pénibles. Les indiens prennent la coque de noix de coco, ils lui font un petit trou dans lequel ils passent un fil et fond un nœud et ils attachent le tout à un arbre. Ensuite ils font un trou plus gros dans la noix de coco , mettent autour une cage avec une banane dedans. La porte de cette cage, c’est la noix de coco. Le singe passe la main par le gros trou pour attraper la banane, mais du coup, tout en tenant la banane, il ne peut plus retirer sa main.il est bloqué. Il peut rester des heures ainsi mais il ne lâchera pas la banane. On se dit que les singes sont très, très idiots, n'est-ce pas, mais nous... est ce qu’on ne fait pas un peu pareil avec nos problèmes. J’attrape mon problème, il me fait couler et je descends, je descends … et surtout je ne le lâche pas, comme les singes et on se fait attraper de la même façon, on est pareil qu’eux. Si je propose une randonnée dans le Ventoux et que, rien qu’à vous je donne un sac de 40 kilos de cailloux, vous allez me proposer de laisser les cailloux quelque part, ce qui parait évident, logique. Pourtant fasse à certaines problématiques bien plus lourdes que le sac de cailloux, on garde les mêmes schémas, les mêmes peurs, les mêmes discours et les mêles pensées. Il y a besoin de lâcher prise, de pouvoir se libérer, arrêter de vouloir tout le temps valoriser certaines situations et dévaloriser les autres, de vouloir courir après ce qui nous semble indispensable et repousser ce qui ne l’est pas. Lâchez tout cela.
Tous ces éléments se rejoignent comme le non-jugement, la patience, garder l’esprit du débutant, avoir confiance en soi, éviter de tout faire dans l’effort, accepter l’instant, lâcher prise, ils sont tous interdépendants et vont finir par ne faire qu’un, ce qui vous amène à une forme de sagesse, à un changement radical de l’ensemble de votre vie. Vous ne pouvez plus vivre de la même façon en ayant pris conscience de cela, vous allez expérimenter petit à petit, voir les résultats, s'ils sont satisfaisants vous allez poursuivre dans cette direction. Les gens qui vous connaissent vont vous observer et voir qu’il y a un certain nombre de choses que vous faîtes différemment , ils vont s’interroger et vous interroger.
Ainsi vous allez pouvoir le partager et changer toute la vie, plutôt que de faire comme le singe, de garder et ne plus lâcher vos problèmes, et de vous sentir prisonnier.
Nicolas Hulot a fait des séries TV, sur la protection de la planète, et, il concluait par la formule : "pour protéger la planète il faudrait accepter d’abandonner certaines choses comme une partie de notre confort, une partie de ce qu’on considère comme des acquis tels que l’électricité 24h/24, baisser le chauffage et se couvrir plus en hiver dans nos maisons plutôt que de vivre en teeshirt", … mais je ne sais pas qui est prêt à abandonner quoi que ce soit. A priori personne. Quand on nous dit que dans un pays lointain, ils n’ont pas d’électricité, c’est triste pour eux, mais temps que je branche mon fer à friser tous les matins il n’y a pas de soucis . Mon fils a acheté toutes les machines électriques existantes, à paninis, à donuts, à hamburgers…, c’est pratique, moderne, on branche et tout se fait presque tout seul, on recherche toutes les formes rapides pour aller vite mais la consommation énergétique et son impact pour la planète, on s’en moque.
Quand j’ai fait un périple au Tibet, nous sommes partis avec une certaine quantité de nourriture, de liquide, pour un séjour d'une durée indéterminée. On comprend qu’il va falloir rationner dès le début, on limite sa propre consommation pour aller le plus loin possible. Ça vous parait logique, et pourtant dans notre société on fait le contraire, on consomme à fond, on verra bien après. Pour le pétrole, on sait qu’il s’épuise, que c’est une énergie fossile donc il a fallu des siècles avant qu’on puisse l’utiliser, il ne se renouvelle pas vite. Mais pas d'inquiétude, en Angola, on a trouvé une nappe gigantesque donc, on peut consommer, c’est le fonctionnement que nous avons mis en place depuis longtemps. Souriez, la vie est belle, on vient d'en trouver ailleurs, en Alaska. On va exploiter l’Alaska...
Les enseignements bouddhistes depuis 2500 ans, essayent d’insister sur le fait que les choses ne sont pas permanentes, et que c'est à nous d'y faire attention et de protéger. On protège beaucoup nos enfants, mais la terre sur laquelle ils vivent est aussi importante, elle va servir pour des générations et des générations souhaitons-le, espérons qu’elle soit la plus belle possible, qu’elle soit un héritage qu’on aurait envie de transmettre à nos enfants. Comment peut-on être aussi égoïste? Consommer pour nous, sans se poser la question d’après nous, de demain, j’ai parfois du mal à comprendre.
Un jour le monde va souffrir du manque d'eau potable, on s’aperçoit que les gros industriels, les plus puissants de ce monde sont sur le marché de l’eau, coca cola a acheté une grande partie des usines d’eau en Asie, cela va devenir une arme extrêmement puissante.
Les études faites dans les pays européens, aux Etats Unis, pointent des gaspillages énormes et sans conscience de cette réalité.
Tous ces éléments qui mis bout à bout, vont être sources de souffrance pour demain. Or aujourd’hui on connaît la solution, elle est individuelle. Faire la chasse aux lumières qui restent allumées inutilement, à l'eau qui ne coule pour rien, aux pièces surchauffées, utiliser les transports collectifs... c’est de l’économie, nos grands-parents agissaient ainsi, ils avaient plus de sagesse que nous.
Pour résumer : je fais appel à votre engagement, engagez-vous de façon importante sur le chemin que vous voulez, celui qui vous permet d’aller mieux, qui vous fait du bien, mais engagez-vous vraiment. Il vous faudra de l’autodiscipline, c’est indispensable.
On s’aperçoit qu’on a du mal à faire des choses pour soi parce qu’il nous semble, qu’il faut toujours courir, que s’arrêter est une forme de perte de temps. On prend beaucoup de temps pour faire des tas de choses pour la collectivité, une partie de la société a voulu nous culpabiliser sur le fait de s’arrêter et de faire pour nous. Pour les premiers occidentaux qui ont fait de la méditation, j’ai retrouvé des émissions de l’époque, les commentaires n’étaient pas valorisants. Imaginez, des gens qui vont s’asseoir dans la nature et qui ferment les yeux. Ils sont passés pour des doux dingues.
Ce n’est pas productif, donc dans une société où l’économie est en haut de l’échelle, s’asseoir et contempler la fleur qui bouge avec le vent, c’est une catastrophe. Dans les années 60 aux Etats Unis, à l’époque de Woodstock, le gouvernement en place a vraiment cru que l’ensemble de son système allait s’écrouler. Ils ont eu très peur, tous ces gens qui étaient des "beatniks, des hippies, des babas cool" allaient modifier de façon radicale le champ politique. Alors, ils ont œuvré pour que cela n’arrive pas. Il est vrai que ces marginaux avaient tout rejeté en un bloc, l’économie n’était pas bonne, la guerre non plus alors qu’on basait tout sur la vente d’armes, le concept de la famille éclatait aussi, c’était l’amour libre, ce qui a complètement effrayé les instances politiques.
ENGAGEMENT - AUTODISCIPLINE – INTENTIONS, il est important d’avoir des intentions qui soient justes, croire que le bonheur dépend seulement de la satisfaction de nos désirs est une erreur. On peut avoir énormément de bonheur à partager le bonheur d’un autre. On n’a aucun désir dessus, on se contente de le partager.
Voir un autre heureux ne nous apporte à priori rien, mais peut nous donner de véritables sources de bonheur. Faire les choses pour rendre les autres heureux, c’est complètement différent, ne pas avoir peur d’oublier la partie en nous qui veut obtenir, qui désire en permanence, qui est toujours dans les attachements. Pensez à bien repérer cette avidité que nous avons, parce qu’avoir des désirs dans la vie n’est pas quelque chose qu’il faut forcément rejeter, on en a besoin au même titre que la motivation. La difficulté vient des désirs irrépressibles, quand nous n’arrivons plus à penser autrement qu’au travers de la réalisation de ces désirs. À ce moment-là, c’est pervers et on fait des choses égoïstement, sans tenir compte de notre environnement. On se désolidarise avec de tout un ensemble, on perd la connexion.
Souvent notre objectif n°1 est : je me protège, c’est ce que je cherche à faire dans toutes les situations, en le faisant je m’isole, or si je n’avais plus peur je rentrerais en contact avec les autres et cela changerait ma relation. On pense souvent que cette protection nous permet d’éviter les problèmes, et si en réalité c'était le problème...
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