top of page

Enseignement de Frédéric Martin du 30 avril 2014 - LES DESIRS

  • associationtaiyang
  • 30 avr. 2014
  • 9 min de lecture

Retraite de Bonnieux : Petits détails pratiques

Les enseignements débuteront le samedi 17 mai à 10h00 et se dérouleront jusqu’au dimanche 16h00. Un film sur Mère Thérésa sera projeté et servira de support à l’enseignement. Coté hébergement, Apporter un duvet, et penser qu’il fait plus froid là-bas. Pour ceux qui le souhaiteraient il y aura la possibilité de dormir dans des bungalows à part ou de dormir sur Vedène chez Frédéric.


LES DESIRS

Croire que la poursuite de nos désirs nous comblera est une illusion.

Tous les individus sont convaincus que la poursuite de leurs désirs va les combler.

C’est une illusion : les désirs sont une source de souffrances.


Lama Zopa a dit cela :

« Quand on vous dit de ne plus avoir de désirs, vous pensez qu'on vous demande de sacrifier votre bonheur. Ayant abandonné le désir , vous craignez que vous n'ayez plus de bonheur, qu'il ne vous reste rien, que vous soyez vide comme un ballon dégonflé... C'est parce que vous n'avez pas compris les inconvénients du désir. »

Nous pensons à tort que l’insatisfaction créée par la non-réalisation de nos désirs va plonger notre esprit dans le tourment et l’inquiétude. Nous croyons être vides et coupés du bonheur si nous ne réalisons pas tous nos désirs. Si nous essayons d’envisager l’abandon des désirs, nous avons alors le sentiment de tout perdre, de ne plus avoir de vie riche et excitante. Il s’agit là d’une incompréhension et d’une illusion sur ce que peut nous apporter le désir.


Le désir est une des principales origines de la souffrance de l’être humain.


Observons toutes les personnes que nous considérons comme hyper privilégiées (ceux qui sont riches de leurs possessions matérielles). Elles génèrent au fond de nous le désir de connaitre cette vie-là. Or cela ne nous apporterait que de la souffrance et du malheur. Ces personnes vues par la société comme des personnes « privilégiées » ne sont en aucun cas épargnées par la souffrance et le malheur. Leurs richesses matérielles ne les mettent pas à l’abri de ça.


Certes nous avons tous besoin d’argent pour subvenir à nos besoins essentiels, pour nous nourrir et nous maintenir en bonne santé. Certains peuples non civilisés font cela. Ils ont le désir d’avoir a minima les ressources nécessaires à leur survie. Une fois qu’ils arrivent à subvenir à leurs besoins fondamentaux, après, ils vivent !!

Ils ne se créent pas de désirs supplémentaires qui leur généreraient des frustrations et de la souffrance s’ils ne les atteignaient pas.

Nous, peuples civilisés, nous n’y arrivons pas.


LES CLES

Soyons conscients de cette vérité et ne nous créons pas de désirs superficiels.
Réalisons nos besoins essentiels et abandonnons en conscience nos désirs obsessionnels.

Arrêtons de courir sans fin vers des bonheurs artificiels…

Nous courrons sans cesse après quelque chose que nous ne connaissons pas mais que nous désirons. Le footing est un exemple concret de désir fondé sur aucun but véritable. Un désir obsessionnel qui va mettre la personne qui court dans un état de dépendance de cette activité, par l’hormone qu’elle va sécréter en lui.

En Orient, personne ne court.


L’attitude des êtres humains face au bonheur, c’est comme la mort : nous croyons que nous pouvons arriver à accéder au bonheur comme nous avons la certitude que nous ne mourrons pas ; que la mort ne peut pas nous toucher alors que nous savons parfaitement que nous sommes mortels. Nous avons en nous cette contradiction. Nous jouons ce double-jeu, nous avons en nous cette double face, cette dualité.


A priori nous savons que les chances sont contre nous et pourtant nous allons toujours parier sur l’objet de nos désirs. Que ce soient des désirs que nous avons profondément inscrits en nous ou des désirs provoqués par la société de consommation. Une fois atteint, nous constatons rapidement que ce désir comblé ne nous permet pas d’atteindre un bonheur durable. Nous cherchons alors un autre objet de désir, c’est la course sans fin à l’illusion du bonheur.


LA CLE

Si nous

Ayons le désir simple de réparer …
….et être en paix avec Soi et les autres.

La réparation est quelque chose d’essentiel. Si nous ne réparons pas tout le monde en gardera des souffrances. Faisons la différence entre les désirs sains qui nous libèrent de nos souffrances et nous offrent la paix intérieure ; et les désirs superficiels qui ne nous offrent que l’illusion d’un bonheur de surface construit sur l‘apparence.


LA CLE

Si nous pensons en conscience à la fragilité de la Vie, si nous avons cette vérité à l’esprit en permanence, nous pouvons nous libérer nous-même et les autres.

Qu’il soit profond ou superficiel le désir est toujours idéalisé

Le désir peut être très profond et venir de l’intérieur, être inscrit dans nos cellules depuis la petite enfance, ou être très superficiel et venir de l’extérieur. Le marketing a pour principal objectif de créer en nous des désirs superficiels. Dans tous les cas, le désir va toujours enjoliver les choses : soyons conscient que le désir est toujours idéaliste.


Quand Freud et les bouddhistes s’entendent sur le désir…

La notion du Désir de Freud est très proche de celle des bouddhistes. Quand il vient de naitre, le bébé n’a qu’un unique objet de désir : sa mère.

Il a besoin de sa mère, qu’elle veille sur lui, qu’elle le nourrisse et le protège. Pour le bébé la mère n’est pas séparée de lui-même, c’est la prolongation de lui-même, la fusion parfaite. Des vibrations très précises entre la mère et son enfant les relient. Dès qu’il est dans les bras de sa mère, il comble alors son désir et c’est pour lui la plénitude totale.


Mais cela a une limite, lorsque la mère se sépare de l’enfant, cela génère en lui colère et pleurs. Il manifeste son mécontentement de ne plus satisfaire son unique désir.


L’être humain va alors essayer de remplacer ces sources de contentement par des doudous, des peluches, une tétine, etc… Des objets de transfert qui vont devenir si précieux et si important pour l’enfant.


Voilà comment nous avons créé de toute pièce chez l’enfant une notion importante qui s’inscrira dans ces cellules : « tu ne dois jamais exprimer ton mécontentement ».

Alors toute notre vie nous allons chercher des sources de bonheur pour ne pas exprimer notre mécontentement.


A 2 ou 3 ans, l’enfant prend conscience qu’il ne peut pas obtenir tout ce qu’il veut. L’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur va faire naître chez les petits enfants la jalousie. Jalousie qui peut s’exprimer à l’extrême par un refus total de s’alimenter.


Avec les enfants, il est important d’avoir des discours d’adultes et non de bébé. Françoise Dolto a bien expliqué cela, l’enfant est capable de comprendre dans ce cas précis, si sa maman lui explique que son cœur de maman, comme son ventre, a grossi de la même façon et qu’elle est désormais en capacité d’aimer deux enfants pareillement. Que son amour pour lui ne sera pas altéré, que ce sera comme avant.


Les réactions de jalousie du petit enfant ne doivent pas être réprimandées, ce processus est inscrit en lui au plus profond de ses cellules. Alors attention à ne pas développer de la frustration chez l’enfant jaloux en se mettant en colère contre lui. Il n’y est pour rien, il n’y a pas de responsable, c’est notre processus d’évolution.


Rechercher un désir ou fuir sa souffrance ?

Lorsque nous sommes à la recherche d’un désir cela signifie que nous voulons fuir la souffrance. Quel que soit l’objet du désir (amant, voiture, maison, etc…), il va être idéalisé de façon inconsciente et nous donner l’envie de posséder cet objet pour atteindre la plénitude.


Le cas de la maison illustre bien cela : les couples aujourd’hui rêvent de posséder une maison, ils mettent tout leur argent dans la construction ou l’achat de leur maison. Mais cela ne les épargne pas de l’ennui, la colère, les disputes et au final la séparation. Combien de couples se séparent-ils peu de temps après avoir déménagé dans leur nouvelle maison, quand ce n’est pas avant la fin de sa construction ?


Être propriétaire ne rend pas heureux. Cela peut être un objectif oui mais pas un désir compulsif et obsessionnel. Et se dire que si nous ne l’atteignons pas, ce n’est pas grave nous ne manquerons de rien.


On met du désir partout : si nous faisons un cadeau à quelqu’un nous attendons un retour.

Plus nous avons de désirs, plus nous avons d’attentes, et plus nous avons d’attentes, plus nous avons de frustrations.


LA CLE

Nous ne pouvons pas vivre sans désir, mais nous pouvons nous passer des désirs obsessionnels. Si nous pouvons maintenir nos désirs dans une zone raisonnable (qui correspond à la voix du milieu) et ne pas s’attacher au résultat, et ne pas être jaloux de ceux qui eux ont des résultats.

Devenons riches…intérieurement

Il est possible d’être beaucoup plus riche intérieurement que riche extérieurement.


Mère Térésa a dit cette très belle phrase : « Que jamais tu ne puisses rencontrer quelqu’un que tu ne rendes plus heureux que ce qu’il était avant »

Avec cette philosophie nos désirs deviennent alors secondaires, ils ne sont plus au centre de nos préoccupations.


Il faudrait toujours se demander ce qui est de l’ordre du désir excessif et du désir raisonnable ?


Exemple à Abou Dhabi où l’on a la consommation d’eau et d’électricité la plus élevée au monde, du fait des réalisations démesurée qui ont été faites. Cela illustre parfaitement les dérives de l’Ego qui nous pousse à la réalisation excessive de nos désirs. Dans ce type de comportement rien n’est interdépendant, rien n’est en reliance avec les autres tout est égocentrique.


Certes en occident nous n’en sommes pas là, mais ce n’est pas suffisant.


Apprenons à analyser notre souffrance…

… et vivons dans le présent

Analysons notre souffrance pour connaitre la part des désirs excessifs qui compose cette souffrance. Regardons cette souffrance et ses causes avec une certaine compassion et sans jugement. Libérons notre esprit de ces manques que nous nous créons nous même. Nous tentons de combler un désir avant même qu’il n’apparaisse le risque d’un manque. Nous pouvons passer une vie complète comme ça sans en avoir conscience. Nos peurs sont liées à des désirs de ne pas manquer. Et la non-réalisation de nos désirs nous met dans des situations de peurs.


La peur de la mort en est encore un bon exemple. Quand entendrons-nous que nos enfants sont mortels ? Si nous sommes détruits parce que notre enfant est parti, nous vivons dans l’ignorance. Prenons conscience que l’instant est plus important que tout le reste, la conscience de la fragilité de la vie doit nous amener à ça.


Nous pouvons être la mère de tout le monde. Un enfant qui souffre, où qu’il soit dans le monde, devrait être là en nous. C’est essentiel.


Ce qui s’est passé au Rwanda est insoutenable à nos yeux. Pourtant on fait moins de mal à couper quelqu’un à la machette que de mettre du Riz en bourse. Ce sont des méthodes en apparence plus propres, réalisées par des gens en costume qui affament pourtant des pays entiers. Quand toutes les semences appartiennent à un groupe mondial on affame des pays entiers.

Lorsque nous sommes dans l’instant présent, nous sommes nous-même et nous sommes aimé pour ce que l’on est.


Qui est le plus civilisé ? Qui est le plus violent ? Qu’est-ce qui est le plus insoutenable ?

En civilisant on cache, on enfouit le mal, mais cela ne veut pas dire que ce n’est pas violent, c’est très pernicieux et cela fait beaucoup de mal.


Lorsque nous faisons un choix nous renonçons à autre chose. Il ne faut jamais avoir peur de déranger, lorsque nous sommes dans l’instant présent nous sommes dans la vérité.


Pour la prochaine sangha…

Faites votre analyse personnelle, essayez de comprendre de façon simple vos souffrances.

  • Qu’est-ce qui me fait souffrir ?

  • Quels sont les désirs à l’origine de cette souffrance dont je peux essayer de me débarrasser ?

Le bouddhisme n’est pas seulement philosophie ou religion, il est aussi psychologie. Les exercices de pleine conscience liés à la méditation permettent de libérer l’esprit, et permettent un travail psychologique. L’être humain a la faculté unique d’observer son esprit. Nous réfléchissons à tous nos actes.

Grâce à cette capacité nous pouvons passer au-dessus des pensées automatiques. Le simple changement d’état d’esprit peut amener à des résultats surprenants. Les choses ne sont pas si difficiles à dénouer tant que nous sommes pris dans notre Ego, nous ne voyons pas la souffrance des autres. Nous ne pouvons pas résoudre tous les problèmes de notre souffrance par notre Ego mais en mettant plus d’humilité et d’amour. Nous ne pouvons pas nous contenter uniquement de la théorie, seule l’expérience peut nous le faire comprendre.


Lors de la prochaine sangha, nous apprendrons à devenir psychologue de soi-même.


Echanges suite à la sangha

Mère Térésa a toute sa vie été envahie par le doute. Elle s’est nommée elle-même la sainte de l’obscurité. Car tout ce qu’elle vivait était tellement désespérant qu’elle n’arrivait pas à le relier à sa foi.


Quid des désirs que les autres projettent sur nous ?

Que faire du regard, des projections et des attentes des autres vis-à-vis de nous ? Il faut accepter la non-durabilité des avis et des jugements des autres. Il faut être patient et ne pas lâcher. Il faut considérer cela comme une mise à l’épreuve de nos propres convictions. Plus nous rencontrons des barrages, plus nous devons y voir une occasion de nous améliorer.

Si je dois accepter définitivement de ne pas avoir quelque chose, il ne faut pas que cela soit une résignation, sinon la cicatrice persiste. Quoi que nous fassions, quoi que nous disions, nous ne pouvons pas plaire à tout le monde. Si nous sommes en accord avec nous-mêmes, nous libérons aussi les autres.


En fin de vie, l’être humain se recontacte à l’essentiel

Les gens en fin de vie ne parlent jamais de leurs richesses matérielles, mais de l’essentiel : le cœur. Rien d’inutile, rien de superficiel, ils ont la conscience de cette urgence de l’essentiel. Ils s’arrêtent de courir après les désirs, car il n’y en a plus : c’est la fin. Ils se libèrent alors de ça.

Même dans le coma, dans notre inconscient le plus profond on a envie d’apaiser, de réparer.


Soyons dans l’instant présent et faisons tout pour ne pas avoir de regrets.


Ne jugeons pas trop vite des notions que nous n’avons pas nous-mêmes expérimentées.

Prenons le temps de comprendre la notion dans le cœur de nos cellules avant d’en parler, de la juger.

 
 
 

Posts récents

Voir tout
Enseignements Lundi 06 Octobre 2014

Aujourd'hui nous allons parler du cortex antérieur et de l'amygdale. Le cortex cingulaire antérieur (nom technique complet) à travers...

 
 
 
Enseignement du lundi 22/09/2014

J’ai relevé une phrase cette semaine qui m’a amusé et que j’ai eu envie de partager avec vous. Je pense c’est une bonne introduction :...

 
 
 
Enseignement du samedi 12/9/2014

J'ai relevé les paroles de gens très différents au travers des siècles. Je vais commencer par Bouddha : tant que l'homme n'a pas acquis...

 
 
 

Comments


བྱམས་བརྩེ།

Association JAMTSE
40 Avenue d'Eguilles
84270 VEDENE
Tel : 06.62.57.61.86/04.90.14.93.16

bottom of page