Cours méditation du 17 février 2014
- associationtaiyang
- 17 févr. 2014
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On va poursuivre sur les différents systèmes qui nous permettent de mieux comprendre les fonctionnements de notre cerveau et par la même de notre esprit. On va parler de quelque chose qui a pris un aspect scientifique depuis quelques années et qui jusque-là a été assez difficile à expliquer. C’est la notion de soi-même, la notion du « MOI ». On s’est rendu compte que tout le réseau du système nerveux va agir pour créer une personnalité. On a dans notre cerveau des tas de connexions qui vont nous permettre de créer ce qu’on veut être. Cette création ressemble à une sorte de bloc qui représenterait la totalité de notre personnalité alors qu'en réalité ce sont différents éléments fragmentés qui viennent de différentes parties de notre cerveau. Tout ne vient pas du même endroit. Les bouddhistes disent qu’il faut une association de différents éléments pour pouvoir créer un individu et que l’individu de façon totale, intrinsèque n’existe pas puisqu’il n’est que l’assemblage de ces différents éléments. Vous enlevez un des éléments à cette association et l’individu ne va peut-être plus fonctionner du tout de la même façon, ou ne plus exister du tout. On s’aperçoit que même sur le plan de l’esprit, les éléments qui nous permettent de considérer qu’on est un individu comme ci ou comme ça, viennent de différents endroits du cerveau. Notre enfance va conditionner une énorme partie de ce que l'on sera plus tard en tant qu’adulte. On parle d’une forme de triangle qui conditionne notre personnalité:
l’enfant intérieur que l’on reste toute sa vie
L'enfant-parent qui est plutôt critique. Il va critiquer et s’occuper de juger les autres
Ensuite on a le parent nourricier. C’est celui qui va être plutôt protecteur.
Lorsqu’on parle de l’enfant intérieur, on va y associer le mot «victime». Lorsqu’on parle du parent critique, on va y associer le mot « persécuteur ». Et lorsqu’on va parler du parent nourricier, on va parler de « protecteur». Voilà 3 parties bien distinctes qui se trouvent toutes à l’intérieur de nous. On a pour beaucoup d’entre nous, le sentiment d’avoir été victime d’un certain nombre de manque en tant qu’enfant, d’insatisfaction, de déception, de frustration. On va s’apercevoir que cette partie qui se trouve en nous, nous allons la transporter ensuite pour l’amener dans nos relations conjugales, dans les relations avec nos enfants, et dans nos relations professionnelles. On a cet élément là qui se trouve dans notre cerveau, qui n’attend qu’une seule chose, c’est une situation plus ou moins similaire. Celle ci a été rangée sous forme de fiche comme on l’a expliqué la dernière fois et,ressort de façon déformée, on le sait aujourd’hui, mais ressort immédiatement et reproduit les émotions de ces situations. La personnalité du parent protecteur, nourricier : c’est celui qui rassure, qui nous encourage, nous apaise. Ça nous permet de pouvoir lutter contre toutes les difficultés intérieures, extérieures qui ont plutôt tendance à nous écraser, à nous rabaisser. Très souvent face à trop de problèmes, on a tendance à n’écouter qu’une partie de nous-même. C’est la partie qui revient à l’enfance par exemple, et qui considère qu’elle n’est pas prête pour pouvoir affronter cette difficulté. Et cette partie de l’enfant qui se sent victime, peut être tellement forte en nous que toute notre vie, on peut se sentir victime. Comme un enfant qui n’aurait pas les moyens de lutter. Parce que l’enfant effectivement ne peut pas lutter. Il n’a pas ces moyens-là. Et donc dans son cerveau il va inscrire : «Je suis victime parce que je suis enfant». On entend ça de façon imagée chez les enfants qui disent «Oui mais quand je serais grand, je ne vais pas faire comme ça. Quand je serais grand, je ferais autrement. Quand je serais grand, je pourrais dire. Quand je serais grand, je pourrais me défendre.»
Mais finalement on s’aperçoit que si ça prend trop de place dans notre esprit, on ne grandit jamais. Et on reste enfermé dans cette sorte de prison qu’on a nous-même installée dans l’enfance et dont on n’a pas su sortir. On a tous eu des moments en étant enfant où on a été protégé par un adulte. On tombe. On est pris dans les bras. Et ça va tout apaiser. Ça nous ramène à une véritable réalité. Lorsque vous êtes enfant et que vous tombez, vous n’avez pas conscience de la gravité. On ne sait pas si c’est grave, si ce n’est pas grave. On n’en a absolument aucune conscience. On est tombé, on a mal et ça s’arrête là. L’adulte qui vous prend dans les bras à ce moment-là, va vous donner une information très rapide. « Oh mais ce n’est pas grave. Regarde, on fait ça … on souffle, on fait un bisou, et il n’y a plus rien.» L’adulte nous ramène à la réalité. Et cette partie-là s’inscrit aussi dans notre cerveau et peut être réutilisée quand on a des soucis. C’est-à-dire revenir à la réalité. Et là on a tous compris que dans ce cadre-là, on fait fonctionner la fameuse hippocampe, celle qui est là pour le retour à la réalité. Alors que le blocage en tant qu’enfant, vous vous doutez bien qui est-ce qui travaille ? Et oui toujours l’amygdale. Donc on voit bien que ces 2 parties de notre personnalité viennent de 2 endroits différents de notre cerveau. Encore une fois, on a 2 éléments négatifs pour 1 élément positif. Vous avez remarqué. Par conséquent on a plus tendance à ce sentir mal qu’à se sentir. Voilà à peu près comment ça peut fonctionner. Le fait qu’on puisse revenir à la réalité, est quelque chose d’essentiel. On peut très bien exagérer notre vision d’un malaise. Et on peut par anticipation, avoir le sentiment que tout ce qui nous attend, va être dramatique et s’installer là-dedans de façon tellement puissante qu’on a la certitude que ça va arriver. Si ça n’arrive pas, il devrait paraitre logique qu’on accumule une expérience, et que la fois d’après, on ne pas se faire avoir de la même façon. Hors ce n’est pas le cas. Si une situation nouvelle se présente, on va de nouveau réagir de la même façon. C’est important de comprendre aussi que lorsqu’on a été enfant, beaucoup d’entre nous se sont sentis à un moment donné dans une période de leur enfance, comme abandonné par des gens qui aurait dû a priori être nos meilleurs protecteurs. On a eu ces sentiments-là. On sent bien que quand vous avez besoin de protection et que cette protection n’arrive pas, ça crée des marques profondes dans notre cerveau. Il faut donc accepter que cette forme de protecteur intérieur qu’on va avoir n’est pas aussi fort que ce qu’on voudrait. Ce n’est pas aussi radical que ce qu’on aimerait. On aimerait tous être protégé par quelqu’un comme les supers héros américains. Vous savez ceux qui ont les supers pouvoirs et qui sont capables de régler à peu près tous les problèmes. Pourquoi ça a autant de succès les supers héros ? Parce que ça représente tout ce que l'on aimerait posséder. Et ça nous rassure. C’est impressionnant de se sentir rassurer par quelque chose qui n’existe pas mais qui représente juste ce qui nous manque ou ce qu’on aimerait être. J’aimerai tellement être comme ça. Mais des fois, si on essaye de développer un peu, on se dit qu’heureusement on ne l’est pas. Je me demande comment ça finirait si certains d’entre nous sur cette planète avaient obtenu ces supers. A priori on aurait encore plus de problèmes que ce qu’on a aujourd’hui. Donc tant mieux, restons avec nos manques et ne désirons pas trop forts les supers pouvoirs.
C’est important de porter une attention particulière quand on est dans les soucis et dans les problèmes, à tous ceux qui peuvent vraiment nous soutenir, à ceux qui vont vraiment nous défendre, ceux qui vont vraiment s’intéresser à nous. Et d’éviter de parler à tout le monde de ses problèmes comme on a tendance à faire très souvent. Très souvent on a un petit souci ou un souci important et on commence à dérouler une sorte d’autoroute de mots qui ne vont cesser de se multiplier, et qui vont aller partout où c’est possible. Avec le marchand de légumes quand on va au marché, les amis, les collègues de travail, tout le monde, tout le monde y a droit. Et on se retrouve avec une incapacité à utiliser quoique ce soit d’utile. Il n’y a rien d’utile dans tout ce qui va vous venir parce que d’abord vous avez trop d’informations, que ces informations sont données par des gens qui ne sont pas concernés par vous et qui lorsque vous aurez fini de leur raconter votre histoire, vont s'empresser de vous raconter la leur. Vous vous imaginez bien qu’ils ne peuvent pas vous donner des informations utiles, importantes. Certaines personnes tiennent à vous, certaines personnes ont envie de s’intéresser à vous, de vous protéger, de vous défendre quand c’est nécessaire. C’est bien plus utile d’aller parler avec ces personnes-là, des gens qui vous connaissent bien, qui vont vous ramener au sol plutôt que de vous écouter gentiment, poliment et de vous donner des conseils sans en mesurer les conséquences. Donc faites attention à ça. C’est encore nourrir la même partie de notre cerveau qui se nourrit des peurs et qui adore ça. La possibilité que vous avez de limiter vos peurs, va vous permettre de voir que très souvent ces peurs sont excessives, exagérées voire infondées. Si vous avez une situation où la peur vous a envahi, constatez que vous avez peur. Il faut absolument que vous fassiez un constat net de cette peur comme un constat quand vous avez un accident de voiture. Vous ne devez pas partir. Vous devez vous arrêter, sortir une feuille et marquer dessus tel jour à telle heure pour telle raison J’AI EU PEUR. Le simple fait de faire ce constat va vous permettre d’arrêter à un moment donné précis votre esprit et ensuite vous allez pouvoir constater ce qui va se passer en réalité. Et si ce n’est pas en phase avec les peurs, vous pouvez vous dire effectivement ma peur était exagérée. Et vous allez en faire le constat. Ça si vous le fait à chaque fois, vous finirez par avoir de moins en moins peur. Parce que vous savez que la peur qui arrive de façon spontanée est exagérée, n’est pas le reflet de la réalité. Et du coup c’est votre pleine conscience qui va vous aider à revenir vers de véritable réalité et éviter de subir cette illusion qui est l’illusion de la peur irraisonnée.
Toutes ces attentes qui viennent de l’enfance sont souvent les plus fortes en nous. On sait que tout ce qui s’est passé par rapport à notre enfance nous marque de façon très profonde. Et ces attentes vont avoir de telles incidences sur notre vie qu’on doit les considérer elles aussi comme suspectes. Ce n’est pas normal. J’essaye de décortiquer. Lorsqu’on est jeune, quand on est enfant, on ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas son école, on ne choisit pas les sorties qu’on veut faire. Tout est décidé pour nous. On ne choisit pas les gens qu’on va rencontrer. Tout est décidé pour nous. Lorsqu’on est enfant les parents et un bon nombre de gens qui nous entourent ont beaucoup plus de pouvoir que nous même. Dans tous les domaines, on n’a pas de pouvoir. Lorsqu’on est enfant, on dispose de ressources très limitées dans tous les domaines. Et tout ce qui va nous marquer, va nous marquer parce que nous sommes enfant.
Aujourd’hui, la vérité est que nous sommes devenus adulte. En tant qu’adulte on peut quand même choisir une grande partie de ce qu’on fait dans la vie. On n’est plus du tout dans le cadre de l’enfant qui ne choisit rien. On va décider de ce qu’on veut faire. L’écart de pouvoir qu’il y a entre les uns et les autres est beaucoup plus limité, voire inexistant. On a autant de pouvoir que les autres. Et bien sûr on ne manque pas de ressources intérieures ou extérieures avec toutes les capacités d'adaptation qu’on peut avoir lorsqu’on est adulte. Ça signifie que les conditions qui sont les nôtres ont complètement changées. Nous ne sommes plus dans les mêmes conditions. Hors nous portons les cicatrices d’une période de notre vie, où ne sommes plus du tout, qui ne nous correspond absolument plus. Et pourtant on garde tout ça comme si c’était encore d’actualité. Mais ça ne l’est plus. Ça n’est plus d’actualité sauf que parce que c’était une réalité pendant l’enfance et parce que ça s’est marqué de façon très puissante dans votre esprit, ça reste fortement marqué dans notre esprit. Même si ç n’est pas logique. Ça n’a plus aucune logique mais vous avez quand même ce sentiment en vous. Combien de personnes sont venues me voir pour me dire «J’ai eu ce sentiment de ne pas avoir été aimé comme je l’aurai voulu. Maintenant je suis avec mon mari ou avec ma femme je ressens la même chose.» C’est-à-dire je transporte encore ça. Je ramène de l’enfance, les sources de mon mal être actuel. Et de l’enfance je reviens à aujourd’hui. Et d’aujourd’hui je repars vers l’enfance. Et je fais une partie de ping pong permanente qui fait que je ne peux pas être bien. Parce que j’ai ramené un élément qui n’existe plus, qui n’a plus de rapport avec ce que je suis dans une case où j’en fais comme une réalité. Et ce n’est pas la réalité.
On a été hier avec mon frère pour tailler les arbres chez mes parents. Et il rentre dans l’atelier qui a été un lieu de souvenirs difficiles. Et il dit que le fait de rentrer dans l’atelier c’est sentir réapparaitre tous ces moments-là. Et en même temps, c’est là qu’il faut se dire «Mais aujourd’hui qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ?» Aujourd’hui, notre père a 84ans. Et c'est lui qui a besoin que nous le protégions.
Et la roue a tourné. En fait on peut se débarrasser de ce qui est passé. Prendre conscience de ça, c’est mettre sur un souvenir négatif un élément positif que vous allez accrocher dessus. Et là vous changez tout. Et finalement vous pouvez à nouveau rentrer dans cet atelier et ne plus avoir cette mauvaise sensation parce que vous avez accroché quelque chose d’autre, de réel, de présent. Vous êtes débarrassés. Ça vous économise des années de psychanalyse et en 2, 3 temps, c’est réglé. Il suffit d’avoir la conscience de ça. Si vous n’avez pas la conscience de ça, vous rentrez, vous êtes mal. Vous vous dites « je suis mal », vous ressortez et vous vous dites « C’est terrible, à chaque fois que j’y vais, c’est pareil » Et voilà, là vous nourrissez toujours la même partie : l’amygdale. Et vous allez de moins en moins bien. Et finalement vous avez des gens qui m’ont dit « Moi de toute façon, quand mes parents meurent, je vends la maison tout de suite parce qu’il y a eu trop de souffrance. Ce ne sont quand même que des murs. La souffrance n’est pas dans les murs. La souffrance est dans l’esprit. Alors vous vendez votre esprit ? C’est l’esprit qu’il faudrait vendre. Ce n’est pas la même chose. C’est votre esprit qu’il faudrait brader parce qu’il est pourri. Jetez, brulez. Et là la maison reprend un sens. On s’enferme tout seul. C’est important que vous puissiez bien comprendre qu’à chaque fois que vous avez un sentiment comme celui là vous pouvez faire quelque chose. Directement, tout de suite vous pouvez agir. Ne le subissez pas de façon passive. Agissez, soyez acteur de ce qui se passe dans votre esprit. Essayez de voir les choses clairement, sans la déformation, sans la confusion de notre esprit. Essayez de tout ramener à la réalité.
Le bouddhisme considère l’ignorance comme l’origine fondamentale de la souffrance. Ce dont je viens de parler en fait partie. Ne pas avoir conscience qu’on peut modifier la structure de notre cerveau, qu'on peut modifier le fonctionnement de notre esprit, c’est de l’ignorance. Et beaucoup de gens sont ignorants. La connaissance de cette ignorance fondamentale, nous permet lorsque des gens nous blessent, nous font du mal, d’éviter d’avoir envie de les condamner. Comment peut-on condamner quelqu’un qui est ignorant, qui ne sait pas ? Si vous ne savez pas que vous faites une faute, pourquoi vous condamner ? Et on n’a très souvent aucune conscience des conséquences de nos paroles, des conséquences de nos pensées, des conséquences de nos actes. On ne fait que constater après coup. Et quand on a constaté, c’est un peu trop tard pour réparer. Et après comme on a un égo très important, on s’enferme la dedans, on ne peut plus en sortir, on ne veut pas perdre la face. On peut avoir tort 100%, mais on continue à s’enfermer et à vouloir garder la face avec de plus en plus de violence, de plus en plus de colère pour essayer d’éviter de voir apparaitre nos faiblesses. Nous ne voulons pas voir les choses telles qu’elles sont, mais les faire apparaitre telles qu’on voudrait qu’elles soient. Comme si on jouait en permanence une pièce de théâtre où il faudrait essayer de maintenir son rôle. Or il faut pouvoir s’arrêter et dire je sors de ce rôle. Je ne suis plus l’acteur de cette pièce et je sors de la pièce. Voilà. Ça c’est un acte conscient. Ça ne peut pas être un acte inconscient. C’est obligatoirement un acte conscient.
Les relations que nous avons dans notre enfance ont aussi de grandes influences sur nos attentes, nos attitudes, nos émotions et nos actes à l’âge adulte. C’est très important de savoir que selon comment s’est déroulé votre enfance, vous allez être plus ou moins en attente de chose qui peuvent vous rappeler l’enfance si ç' était agréable, ou un rejet de tout ce qui pourrait vous rappeler l’enfance si. ç'était désagréable. Encore une fois c’est très schématique mais réel. On fonctionne comme ça. J’ai aimé ce qu’on m’a donné quand j’ai été enfant, je vais essayer de le reproduire. Je n’ai pas aimé ce qu’on m’a donné quand j’ai été enfant, je vais le rejeter et je vais faire le contraire. Soyez honnête. Depuis combien de siècles les parents essayent d’élever leurs enfants du mieux qu’ils peuvent. Depuis combien de siècles les enfants reprochent à leurs parents l’éducation qu’ils ont reçue. Est-ce que vous trouvez raisonnable de penser qu’avec vous ça va changer ? A vous de voir. Mais à mon avis on va faire comme les autres. C’est-à-dire qu’on va faire du mieux qu’on peut puis on va se faire critiquer et rejeter. Dans la mesure où c’est établi vous n’avez plus besoin de vous poser des questions. Faisons les choses du mieux possible, et acceptons qu’à un moment donné, vos enfants vont vous rejeter, et vous dire « Oui tel jour tu n’as pas fait ça, tu as dit ça mais tu ne l'as pas fait » Et bien c’est normal. C’est tout simplement samsara. C’est-à-dire la vie telle qu’elle est.
C’est établi. Ça ne devrait pas nous perturber. Ça ne devrait pas nous mettre à l’envers. Ça ne devrait pas nous donner envie de nous justifier pendant des heures pour lui prouver que ce n’est pas le cas. Parce que la justification ne marche pas. Parce quand il ira voir un psy plus tard, la 1ère chose qu’il va dire, c’est ça. « Mon père, ma mère, quand j’étais petit, il n’a pas ci, il n’a pas ça. ». « Et oui évidement là vous avez un gros problème. Là ça va être compliqué. Il va falloir de nombreuses séances». J’ai déjà raconté cette histoire de cette patiente qui avait fait 17 ans de psychanalyse. Et quand elle vient me voir et qu’elle me raconte sa vie, je lui ai demandé si ce qu'elle venait de me raconter correspondait à ce qu'elle avait pu dire 17 ans auparavant au psychanalyste. Mais ce n’est pas la peine de venir me voir. Elle a re-raconté la même chose . Avancée zéro. Parce qu’en fait on garde ces mêmes fiches qu’on ressort toujours de la même façon. On a l’impression qu’il n’y a pas de solution parce qu’on n’a pas fait le travail là où il fallait. Ça ne sert à rien de ressortir cette fiche, car elle n'est plus d'actualité. Ce que vous dites à votre psy, c’est faux. Ce n’est pas la réalité. C’est le discours de votre amygdale. Et c’est faux. Donc lui, à partir de là, il va faire du mieux qu’il peut. Mais il s’appuie sur une base qui n’est pas la bonne. Ce n’est pas la réalité. C’est une déformation de la réalité. Donc on peut se libérer de tout ça et finalement se remettre dans le présent. Et dans le présent vous vous apercevez que vous n’êtes plus le petit enfant que vous étiez avant. Vous pouvez faire vos choix. Vous pouvez prendre des décisions. En étant enfant, ce n’est pas facile « Moi je veux aller là. Non tu viens ici. Boum ». On lui prend la main et l’amène . Et oui en tant qu’enfant, il n’a pas le choix. Quand vous êtes adulte, vous l’avez ce choix-là. Alors tout va bien. Tout va bien. On n’a plus à dire « Oui mais quand j’étais enfant je ne pouvais jamais décider. On s’en fout. On s’en fout. Tu es adulte, tu peux décider. Il n’y a plus de problème. Voilà. Là on change ces espèces d’incrustations qu’on a dans notre cerveau et qui se complaisent à être victime. Comme si on avait une sorte de plaisir à dire « je suis victime, j’ai été victime, j’ai souffert, vous ne pouvez pas savoir combien j’ai souffert ». JETEZ TOUT ÇA. Ça ne sert à rien. Après on dit bien quand vous allez dans les maisons de retraite et que vous allez discuter avec les personnes âgées, on sait à peu près à quoi s’attendre. Chacun va nous parler de son bobo. Et on fait le tour des bobos de toute la maison de retraite. Ce n’est pas une obligation. On en parle quand on est jeune et ça nous fait marrer. Mais quand on sera vieux, êtes-vous sûr d’y passer au travers ? C’est pas certain. Si vous ne mettez pas de conscience là-dedans vous ferez comme les autres. Encore une fois on croit que, nous ,on va faire autrement. Mais si on veut que ce soit autrement il y a intérêt de s’y mettre tout de suite. Parce que sinon ce sera comme les autres. Pourquoi ce serait différent ? Ça fait tellement de siècles que ça dure. Sans effort, c’est plus facile de faire comme tout le monde. Et puis quand vos enfants viendront vous voir,et que vous serez âgés : « Ça va ? » « Ah ben , mon dos… » Et on est parti. Et je me mets dans un truc où je suis victime. Victime de l’âge. « Tu sais ce n’est pas beau de vieillir, tatati, tatata » Toutes ces phrases que tout le monde connait, que tout le monde a déjà entendues, qui ne servent absolument à rien, qui ne sont utiles à personne et qu’on répète depuis des siècles.
J’espère que j’ai suffisamment appuyé pour que ça puisse rentrer. (Rires) Mais je ne suis jamais sûr d’en faire assez.
Bon on va s’arrêter là pour aujourd’hui, pour la partie théorique.
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